Une Diplomatie Fragilisée : Les Français de l’Étranger, Victimes du Budget 2025
Le Sénat a adopté les crédits 2025 pour la mission “Action extérieure de l’État”, confirmant une baisse drastique des moyens alloués à notre diplomatie et aux services destinés aux Français de l’étranger. Dans un monde marqué par des crises multiples et une instabilité croissante, cette réduction budgétaire est perçue comme un véritable abandon de nos compatriotes expatriés, qui en subiront les conséquences directes.
Le constat est accablant : les crédits du programme 151, consacré aux Français de l’étranger et au réseau consulaire, diminuent de 6 millions d’euros. Le programme 185, dédié à la diplomatie culturelle et à l’influence, perd 49 millions d’euros, tandis que le programme 105, qui soutient l’action internationale de la France, est amputé de 123 millions d’euros. Pour couronner le tout, un amendement de dernière minute, déposé par le Gouvernement, a imposé une coupe supplémentaire de 25 millions d’euros, aggravant une situation déjà critique.
Des services essentiels sacrifiés
Ces réductions touchent directement les secteurs les plus sensibles. Les aides sociales, vitales pour les Français de l’étranger en difficulté, sont lourdement impactées :
- Les Organismes Locaux d’Entraide et de Solidarité (OLE) voient leur budget baisser de 14 %.
- Le Fonds de soutien au tissu associatif des Français à l’étranger (STAFE), moteur de la vie associative, subit une coupe de 20 %.
- Les bourses scolaires, essentielles pour l’accès à l’éducation française, sont réduites de 6,5 millions d’euros, tandis que l’Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger (AEFE) perd 14 millions d’euros.
Ces choix budgétaires affaiblissent directement le soutien aux familles, aux associations et à l’éducation, créant un sentiment de désengagement de la France envers ses propres citoyens établis à l’étranger.
Une indignation unanime
Face à ces coupes injustifiables, de nombreuses voix se sont élevées. La sénatrice Sophie Briante Guillemont a dénoncé une décision qui “met en péril les Français de l’étranger et affaiblit la diplomatie française à un moment où elle est plus que jamais nécessaire.” Le sénateur Ronan Le Gleut, également très engagé sur ces questions, a critiqué une logique comptable qui “sacrifie les intérêts des expatriés pour de fausses économies”.
En tant que conseiller des Français de l’étranger et ex-président du Conseil Consulaire, je partage cette indignation. Ces choix, dictés par des impératifs budgétaires à court terme, négligent l’importance stratégique des Français de l’étranger dans le rayonnement de la France. Les Républicains, à travers leurs élus et leurs représentants, se mobilisent fermement contre ces réductions qui frappent les plus fragiles et compromettent l’avenir de notre réseau diplomatique et éducatif.
Des avancées anecdotiques
Certes, quelques mesures positives ont été annoncées, comme une augmentation de 380 000 euros pour la catégorie aidée de la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) et une ligne budgétaire de 500 000 euros consacrée aux rapatriements d’urgence pour les interruptions volontaires de grossesse (IVG). Mais ces avancées, bien que louables, apparaissent dérisoires face à l’ampleur des coupes infligées à l’ensemble des services.
Une erreur stratégique majeure
Les Français de l’étranger sont bien plus que des citoyens éloignés de la métropole. Ce sont des entrepreneurs, des innovateurs, des ambassadeurs de la culture et des valeurs françaises. Ils participent activement au rayonnement de la France dans un monde de plus en plus compétitif. Leur retirer les moyens de contribuer à cet effort collectif, c’est affaiblir la France elle-même.
Les Républicains, unis derrière leurs élus, continuent de dénoncer ces coupes budgétaires et appellent le Gouvernement à revoir sa copie. La diplomatie française et les Français de l’étranger méritent mieux que d’être relégués au rang de variable d’ajustement budgétaire. La France ne peut prétendre au rang de puissance mondiale tout en négligeant ses citoyens et son influence à l’international. Il est temps de repenser ces priorités avant que les conséquences de ces choix ne deviennent irréversibles.