La récente démission d’Emmanuel Bonne, conseiller diplomatique du Président Emmanuel Macron, met en lumière les failles de la stratégie diplomatique de l’exécutif et les tensions internes au sein de l’Élysée. Cet événement, loin d’être un simple différend ponctuel, reflète une gestion hasardeuse des relations internationales par le gouvernement actuel.

Depuis son entrée en fonction en mai 2019, Emmanuel Bonne a joué un rôle crucial dans les relations avec des pays stratégiques comme le Liban, l’Iran, ou encore la Russie. Cependant, les désaccords récurrents avec le Président, notamment sur les choix tactiques lors des visites à l’étranger, témoignent d’un manque de cohésion et de vision à long terme au sein de la cellule diplomatique.

Comment interpréter cette démission ? Elle est symptomatique de plusieurs problèmes :
1. Un manque de coordination stratégique : Les désaccords entre Emmanuel Bonne et le Président sur des dossiers aussi sensibles que la guerre en Ukraine ou les relations avec les États-Unis montrent une absence de ligne claire et cohérente. Peut-on vraiment espérer une diplomatie forte lorsque ceux qui la portent ne partagent pas la même vision ?
2. Une gestion personnalisée et centralisée du pouvoir : Emmanuel Macron a voulu retenir son conseiller, non pas pour corriger des erreurs structurelles, mais pour assurer une transition en douceur avant sa visite au Liban. Ce comportement illustre une fois de plus une gouvernance basée sur des décisions à court terme, souvent dictées par des impératifs personnels.
3. Un affaiblissement du rôle de la France à l’international : Ces tensions internes ne sont pas anodines. Elles affaiblissent la capacité de la France à s’imposer comme un acteur crédible et stable sur la scène mondiale. La diplomatie française mérite mieux qu’une gestion de crise permanente et des ajustements improvisés.

Alors que des noms circulent pour succéder à Emmanuel Bonne, la question essentielle reste : la France a-t-elle encore une stratégie diplomatique digne de ce nom ? La démission d’un diplomate chevronné, avec des décennies d’expérience au service de la nation, devrait alerter sur l’urgence de redresser la barre.

En tant que Représentant des Français de l’étranger, je déplore que ces crises internes détournent l’attention des priorités réelles : la défense des intérêts français à l’international, la protection de nos compatriotes à l’étranger, et le rayonnement de la France dans le monde. Il est temps de réformer en profondeur notre appareil diplomatique et de redonner aux professionnels de la diplomatie les moyens d’agir efficacement, dans un cadre stratégique clair et ambitieux.

Le départ d’Emmanuel Bonne est une perte pour notre pays, mais aussi une occasion de repenser nos priorités diplomatiques. Saurons-nous tirer les leçons de cet épisode ?